Lancement d'un référendum contre les règles salariales dans le canton de Genève
La majorité du Grand Conseil du canton de Genève a voté une modification législative qui assouplit les exigences salariales pour les structures d'accueil privées de la petite enfance. L'intention vise à créer de nouvelles places et à répondre à la pénurie du personnel. Un référendum est lancé et aboutit.
La décision du Grand Conseil, adoptée en juin 2023, remet en cause les usages professionnels de la branche; 3000 places en crèches genevoises faisant défaut pour répondre à la demande. Les structures d’accueil non-signataires d’une convention collective de travail (CCT) pourraient désormais engager du personnel au salaire minimum en vigueur dans le canton, fixé à 24 francs de l’heure. L'idée consiste ainsi à renforcer la compétitivité des structures privées, l’embauche et la création de places, qui représentent selon Le Temps 4% des capacités du canton de Genève.
Selon les calculs du Grand Conseil, les éducateurs·trices sont en moyenne payés 38 francs de l’heure du fait que 50% des lieux d'accueil sont soumis à la CCT de la ville de Genève. Pour des assistant·es socio-éducatif·ves, des auxiliaires ou des aides, qui touchent aujourd’hui entre 27 et 29 francs de l’heure d’après les usages en vigueur, les pertes mensuelles pourraient être de 500 à 800 francs à temps plein selon Le Courrier.
Pour rendre les métiers de l'accueil de l'enfance attractif, il faut au contraire reconnaître les compétences et les responsabilités des professionnel·les de l'éducation. Le droit des enfants à vivre leur enfance et leur développement en dépend. Les partis de gauche, syndicats et associations professionnelles ont ainsi opté pour une votation populaire.
Les référendaires avaient jusqu'au 11 septembre 2023 pour récolter 5'479 signatures. 10'809 signatures ont été déposées.
Lire le communiqué de presse des référendaires (sept. 2023)
Plus d'info sur le référendum et liste de signature
Écouter La Matinale (RTS, 11.07.23)
Lire la prise de position de Pro Enfance sur la pénurie de personnel
