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L'Union patronale suisse définit un train de mesures pour ne pas manquer de main d'oeuvre

Près de 300 000 travailleuses et travailleurs manqueront à l’économie dans les dix prochaines années. Pour l'Union patronale suisse, les femmes qui ne travaillent pas ou travaillent à temps partiel, plus particulièrement les mères, constituent un fort potentiel. L'une des mesures proposée par l'UPS consiste à renforcer la conciliation entre vie privée et vie professionnelle. La faîtière préconise dans cet objectif une contribution financière de la Confédération conditionnée au taux d'occupation des parents.

Aujourd’hui la valeur attachée à la conciliation entre vie privée et vie professionnelle est différente et plus forte. Les conditions cadres nécessaires en Suisse sont toutefois variables par rapport aux États industrialisés. Le fait que les femmes soient plus nombreuses à travailler à temps partiel en est l’une des conséquences. Alors que huit mères d’enfants de moins de 15 ans sur dix travaillent à temps partiel, seul un peu plus d’un père sur dix est concerné. Les autres travaillent à plein temps. Une mère sur deux travaillant à temps partiel a un taux d’activité de moins de 50 pour cent. Pour l'UPS, la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle doit impérativement être améliorée afin que les deux parents puissent exercer des taux d’occupation élevés sur le marché du travail.

En référence au rapport de l'Unicef de 2021, l'UPS souligne également que l’offre de structures d’accueil extrafamilial laisse souvent à désirer en Suisse. La Suisse est la lanterne rouge des pays de l’OCDE en termes de garde d’enfants de qualité et financièrement abordable avec des pays tels que la Slovaquie, les États-Unis et Chypre. Compte tenu du coût élevé de l’accueil extrafamilial des enfants, il n’est pas toujours rentable d’augmenter le taux d’occupation.

Pour l'UPS, il a été scientifiquement établi qu’une offre conséquente d’accueil extrafamilial des enfants contribuerait significativement à aider les personnes qui ont des enfants à charge à travailler à plein temps plutôt qu’à temps partiel. La faîtière estime aussi que c'est à l’État qu’il appartient de mettre en place suffisamment de structures d’accueil financièrement abordables comme pour la fourniture d’offres scolaires. La Confédération devrait par conséquent participer au coût de ces subventions. Pour l'UPS, il est important que de telles mesures financières soient ciblées, ce qui veut dire un soutien délivré en fonction des taux d’occupation des parents : seules les personnes qui augmentent leur taux d’occupation doivent bénéficier de structures d’accueil à des prix préférentiels. Chaque franc d’argent public subventionnant l’accueil des enfants serait affecté à du travail ou à une formation continue supplémentaires plutôt qu’à davantage de loisirs selon les termes de l'UPS.

S'il convient d'autoriser l'indépendance économique des femmes et donc leur accès au marché du travail, Pro Enfance préconise néanmoins un accès à une offre d'accueil de qualité pour tous les enfants qui en ont besoin – indépendamment de la situation socio-économique des familles. Un enfant vivant par exemple avec des parents au chômage peut se voir doublement pénalisé : du fait de la non-activité de ses parents et de de son exclusion des missions socio-éducatives des offres d'accueil de l'enfance.

Tiré de la Newsletter de l'UPS du 3 décembre 2024