Le canton de Fribourg se dote d'un diagnostic en matière d'accueil de l'enfance
Le Service de l'enfance et de la jeunesse (SEJ) en charge de la mise en œuvre de la politique en faveur de l’enfance et de la jeunesse dans le Canton de Fribourg a, d’entente avec l’Association des communes fribourgeoises, initié une étude relative aux besoins en places d’accueil de l'enfance. Le rapport d'étude cible le milieu collectif et familial de jour, pour les enfants de 0 à 12 ans. Il introduit un diagnostic et une prospective au niveau cantonal.
L’approche méthodologique adoptée permet de différencier les besoins en places d’accueil selon les motifs de la conciliation vie privée - vie professionnelle et de la socialisation. Elle permet en outre d’apprécier les enjeux actuels et futurs en matière de places d’accueil à créer et de personnels formés à impliquer.
Au sein du canton, une forte variabilité est observée entre les régions germanophones, au sein desquelles la part est plus faible, et celles du sud du canton où elle est la plus forte. La structure par âge de la population cible est différente à l’échelle locale selon la migration des familles en fonction de leur cycle de vie.
Taux de couverture actuel et hypothèses pour couvrir les besoins
Rapporté à la population cible, ce taux de couverture institutionnel implique un besoin global de 16’150 places d’accueil dont un tiers en préscolaire (5'290) et les deux tiers restants en parascolaire (10'860).
L’offre à destination de la petite enfance pour des motif de conciliation comprend les places d’accueil recensées dans les crèches, les associations d’accueil familial de jour et les milieux d’accueil indépendants. La situation actuelle fait état de 3'759 places mises à disposition des besoins préscolaires ce qui permet de couvrir 71.1% des besoins identifiés. Le manque à ce jour atteint 1'500 places d’accueil pour combler l’écart au besoin quantifié. Concernant l'accueil parascolaire, 6’186 places sont mises à disposition, permettant de couvrir 56.9% des besoins identifiés pour les enfants scolarisés. Pour combler l’écart au besoin quantifié, 4'700 places supplémentaires seraient nécessaire.
Les structures à temps d’ouverture réduite offrent une réponse au besoin de socialisation. Ces structures comptabilisent 1'290 places à l’échelle cantonale. Le besoin identifié est bien inférieur à la capacité d’accueil identifiée. Dès lors, l’offre en socialisation permet de largement couvrir le besoin identifié.
Pour la petite enfance, le besoin de croissance est estimée à +0.99% à court terme, puis +1.05% à moyen terme et finalement +0.53% à long terme. Dans le cas de l’accueil préscolaire, l’évolution des besoins pressentie implique une croissance annuelle de l’ordre de +2.07% à court terme, puis +0.96% à moyen terme et +0.00% à long terme.
Le besoin en personnel formé
Le besoin institutionnel en personnel formé est calculé sur les bases des directives cantonales d'encadrement. Celles-ci ne précisent pas les exigences de qualification, excepté pour l'accueil parascolaire. Quatre facteurs d'influence sont par ailleurs considérés : la part de l’accueil collectif dans la réponse au besoin d’accueil de jour (68.5% pour l’accueil préscolaire); 82.5% pour l’accueil parascolaire; le taux moyen d’activité du personnel formé (de 64%); la compétitivité des cantons voisins en termes d’engagement de résidents fribourgeois (25% flux sortant; 9% flux entrant); devenir du personnel (44% perte de professionnel·s à destination d’autres professions ou d’un arrêt de toute activité).
Les enjeux sont avant tout concentrés dans l’écart qui est observé entre l’offre en places et les besoins institutionnels actuels. La croissance démographique et sociétale attendue ne vient qu’ajouter un peu de pression par la suite. Si l’écart en question devait être comblé cela impliquerait un besoin de 1'700 personnes supplémentaires pour répondre aux critères d’encadrement. Du point de vue de la formation, cela implique, toutes choses égales par ailleurs, de disposer de 3'600 personnes supplémentaires.
