Étude sur le personnel qualifié dans le domaine social
La situation du personnel qualifié dans le domaine social est tendue. Pour la première fois, des données sont disponibles pour tous les champs d’activité, y compris celui de l'accueil de l'enfance. L’étude mandatée par SAVOIRSOCIAL et la SASSA met le doigt sur les défis existants du domaine social.
Afin d’obtenir une image plus précise de la situation du personnel qualifié dans le domaine social, l’organisation faîtière suisse pour la formation professionnelle SavoirSocial et la Conférence des hautes écoles spécialisées suisses de travail social SASSA ont mandaté le bureau Interface pour une étude. Le taux de rotation élevé, les courtes durées d’emploi et les compromis pour repourvoir des postes de travail constituent des défis auxquels doivent faire face les employeurs du domaine. Les résultats participent à lutter contre la pénurie de personnel.
L’étude repose sur trois approches sur une enquête en ligne portant sur environ 1700 employeurs du domaine social (totalisant 31’500 collaborateur-trices exerçant une activité professionnelle dans le domaine social), réalisée d’avril à juin 2024. Les résultats ont été complétés par des entretiens approfondis avec des groupes de discussion et des données provenant de statistiques publiques.
Cette étude est un premier pas pour se diriger vers un monitoring visant à connaître le développement de la situation du personnel dans le domaine du social et entre les domaines d'activités particuliers.
Les prestataires de l’accueil collectif de la petite enfance et du parascolaire affichent le plus haut taux de fluctuation. Ce secteur enregistre par ailleurs une proportion particulièrement élevée de départs après une formation menée à son terme (27% de tous les départs). Selon les institutions interrogées, ce taux élevé de fluctuation se traduit avant tout par une augmentation de la charge de travail pour les collaborateur·trices en place. D’où un risque de spirale négative : plus l’entreprise doit mobiliser de ressources pour repourvoir des postes, plus les processus de recrutement sont longs et coûteux. Cela ne fait qu’alourdir la charge de travail pesant sur le personnel restant, ce qui peut, à son tour, mener à de nouvelles démissions (p. 6).
Lire l'appréciation d'Olivia Thoenen, in SécuritéSociale CHSS (04.02.2024)